La prévention est un terme que l’on a souvent eu tendance à limiter à la sphère médicale. Certes, elle requiert des connaissances scientifiques dans le domaine concerné – dans le cas de VoGay, il s’agit du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), du sida (syndrome de l’immunodéficience acquise) et des infections sexuellement transmissibles (IST) – mais également dans les interactions que ce domaine peut avoir avec d’autres aspects de la vie.

La prévention doit donc aussi être considérée dans ses dimensions sociale et culturelle. Afin d’être efficace, elle doit inclure le bien-être général des individus qui, dans certaines situations de détresse ou de dépréciation de soi, se montrent souvent moins réceptifs aux concepts de protection. Il est donc indispensable de travailler à une acceptation de l’homosexualité et de la bisexualité dans notre société, de vider ces formes de sexualité des préjugés qui leur sont associés et de permettre ainsi à chaque personne homosexuelle ou bisexuelle de vivre sa vie dans les meilleures conditions possibles, dans le respect de soi et des autres.

Les membres fondateurs de VoGay, association créée en 1997, se réunissaient auparavant dans les locaux de Sid’Action. Ils formaient un groupe du nom de ProGay, dont l’un des buts était de participer à des actions de prévention sur la scène gay vaudoise. Cette mission s’est développée au fil des années et les compétences de VoGay en matière de prévention et de lutte contre le sida sont désormais reconnues au niveau national par le biais de l’Aide Suisse contre le Sida (ASS), dont l’association est membre, et au niveau cantonal par les subventions qu’elle reçoit du service de la santé publique vaudois.

Checkpoint Vaud:

Le Checkpoint Vaud est un centre de santé pour les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et pour les personnes trans.

Plus d’informations:

Acteur de proximité et acteur/actrice de prévention
Depuis juillet 2012, c’est le Checkpoint Vaud qui est mandaté par le canton pour réaliser la prévention VIH/IST auprès de la population HSH. Un acteur de prévention à un taux d’occupation de 60% assure ce travail. Cette personne a pour mission d’assurer une information de qualité sur le VIH/sida, les IST, les rapports sexuels à moindre risque. Il écoute, conseille, oriente, et informe également la population sur le travail et les activités du centre et des associations communautaires.

Pour toute question en rapport avec la prévention: prevention@vogay.ch

Coordination Vaudoise du 1er décembre :

PNG VoGay est membre de la Coordination Vaudoise du 1er décembre qui regroupe l’ensemble des institutions œuvrant lors de la Journée Mondiale de lutte contre le sida et qui coordonne les actions organisées à cette occasion. Le but de cet organisme est de favoriser la coordination des différentes actions menées lors de cette journée.

Les 2 axes fondamentaux des activités développées sont:

  • la solidarité avec les personnes séropositives et
  • la prévention de la transmission du VIH ainsi que des autres IST

En savoir plus:

Dr Gay

Article Le Temps du 31 octobre 2015

Une semaine de prévention contre le rejet basé sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre a eu lieu cette semaine dans les écoles de Renens. Pour l’occasion, des jeunes ayant fait leur coming-out ont raconté leurs expériences

«Lorsque ma mère a découvert que j’étais lesbienne, je n’ai plus osé rentrer chez moi pendant une semaine.» «Mon père a fouillé mon ordinateur et a découvert des photos éloquentes. Il a piqué une forte colère, mais ne m’en a plus jamais reparlé depuis: on évite le sujet.» Avec franchise, des adolescents de 14 à 21 ans sont venus témoigner devant les élèves des écoles secondaires de Renens dans le cadre de la première semaine d’actions contre l’homophobie, la transphobie et le sexisme. Une manifestation organisée par la Municipalité pour les 11 à 14 ans. Certains d’entre eux n’avaient jamais entendu parler d’homosexualité.

Ils ont vécu de véritables moments d’enfer
Les jeunes qui ont témoigné de leur parcours difficile se sont rencontrés au sein de l’association vaudoise VoGay, spécialisée dans le soutien aux jeunes LGBT (Lesbiennes Gay Bisexuelles Trans). Sept d’entre eux nous ont reçu dans l’un des groupes de parole organisés par VoGay. Autour de la table, ils ont eu la force d’assumer leur identité, leur sexualité, ils se sentent mieux depuis, mais ils ont traversé de véritables moments d’enfer. Certains sont effacés, la tête rentrée dans les épaules. Louis*, 18 ans, n’a pas encore parlé de son homosexualité à sa famille, « juste à deux-trois copains qui se sont montrés cools ». D’autres s’épanouissent dans ce groupe comme nulle part ailleurs.

« J’étais tellement mal, qu’avec ma mère on a commencé à chercher sur internet ce que j’avais »
Leo attend ces réunions avec impatience ; sans elles, il serait encore sûrement en dépression. «J’ai découvert que j’étais transgenre il y a six mois», raconte-t-il, petite tête d’ange encore pouponne, à peine sorti de l’enfance. Il ne s’est jamais identifié à son corps féminin. « J’étais tellement mal, qu’avec ma mère, on a commencé à chercher sur internet ce que j’avais. » Il a fini par rencontrer un coordinateur de VoGay Jeunes. «La personne qui m’a accueilli a proposé de me présenter au groupe de paroles en tant que Leo. C’était le plus beau cadeau que l’on puisse me faire.» A l’école secondaire, ce jeune de 14 ans ne partage pas son secret avec ses camarades, de peur d’être rejeté.

La crainte du rejet
Pour VoGay, trouver des jeunes LGBT d’accord de parler devant des classes n’a pas été difficile : eux-mêmes auraient aimé bénéficier d’une telle intervention à l’école. Florent Jouinot, coordinateur des projets Jeunes de VoGay, trouve ces témoignages essentiels. « L’anticipation de rejet des jeunes LGBT est souvent bien pire que la réaction qu’ils suscitent. Cette semaine, ils ont pu parler de leur parcours à leurs semblables, dans un cadre sécurisant et ils ont vu qu’on les a accepté. »

«On me traite de gouine et je réponds: merci, je sais»!
Yaëlle, Adrian, Melissa, Andrea, Lydia, Louis* et Leo ont tous souffert dans leur quête d’identité. Ils n’osent pas sortir n’importe où à Lausanne. Le port d’un chapeau melon et d’une chemise boutonnée a valu une mauvaise expérience à l’un d’eux. Andrea a été agressé par une connaissance il y a un an, il a été roué de coups et brûlé au visage avec une cigarette ; son père a porté l’affaire devant la justice. Lorsqu’elle se fait insulter dans la rue parce qu’elle tient une fille par la main, Yaëlle éclate de rire. « On me traite de gouine et je réponds : merci, je sais ! » Adrian a profité de son travail de maturité pour aborder le sujet qui le taraudait depuis des années, sans jamais pouvoir en parler : l’homophobie. Lorsqu’il a eu le courage de faire son coming-out devant ses parents, ceux-ci lui ont interdit d’en parler au reste de la famille. « Ça m’a fait mal et je ne les ai pas écouté. Aujourd’hui ma grand-maman adore mon compagnon. »

Le risque du suicide
Les thématiques liées à l’orientation sexuelle et à l’identité du genre demeurent des sujets trop largement tabous, selon Florent Jouinot. De nombreux jeunes répriment leurs attirances de peur d’être stigmatisés, rejetés et discriminés. Selon l’association Stopsuicide, le taux de suicide est de 2 à 5 fois plus élevé dans cette population. Le risque d’échec scolaire est une conséquence directe de l’homophobie.

Quelle suite donner à cette semaine pilote ? Un référent LGBT sera nommé dans les écoles de Renens, un lieu d’accueil pour les jeunes en questionnement sera rendu visible et la journée mondiale contre l’homophobie s’inscrira dans la durée, avec un événement fort chaque année. « Dans les classes, les élèves ont vu qu’on existait et ils pourront contacter VoGay s’ils en ressentent le besoin », conclut le coordinateur.

Source: Aïna Skjellaug pour Le Temps

*nom connu de la rédaction